- Prétends-tu m’aimer ? – Emir Abd-el-Kader
Dieu a dit à l’un de ses serviteurs : “Prétends-tu m’aimer ? Si tel est le cas, sache que ton amour pour Moi est seulement une conséquence de Mon amour pour toi. Tu aimes Celui qui est. Mais je t’ai aimé, Moi, alors que tu n’étais pas !”
Il lui dit ensuite : “Prétends-tu que tu cherches à t’approcher de Moi ? Mais Je te cherche , Moi, bien plus que tu ne Me cherches ! Je t’ai cherché afin que tu sois en Ma présence, sans nul intermédiaire, le Jour où j’ai dit : “Ne suis-Je pas Votre Seigneur ?” (Coran 7, 172), alors que tu n’étais qu’esprit (rûh). Puis tu M’as oublié et Je t’ai cherché de nouveau, en envoyant vers toi Mes envoyés, lorsque tu as eu un corps. Tout cela était amour de toi, pour toi, et non pour Moi.”
Emir Abd-el-Kader
- Principes Naqshbandi
Quelques principes Naqshbandi en bref :
- Il ne suffit pas de paraître, il faut être.
- Notre confrérie, c’est respecter le tout.
- Dire la vérité, donc il faut la connaître et ne jamais dire un mensonge.
- Notre confrérie est basée sur le compagnonnage, et nous sommes réunis pour faire le bien.
- Naqshbandia est le chemin le plus court et le plus clair vers son Créateur.
- Adore Allah jusqu’à la certitude ou la mort.
- Zéro exercice de pouvoir et d’autorité.
- Six mots dans le panier de l’Islam : le bonheur, la liberté intellectuelle, la vérité, le respect, la beauté, l’amour.
- Les quatre ennemis de la foi :
- Kofr, la mécréance.
- Al shirk, l’association.
- Al zolm, l’injustice, mettre la chose pas à sa place.
- Al fojr, l’exagération, faire trop et augmenter trop la dose.
- Les quatre ennemis de la personne :
- L’ego.
- Al hawa wa alwahm, les désirs et l’imagination.
- Al Dounia, être englouti par le matériel.
- Al shaitan, le diable.
- Naqshbandia est une méthodologie universelle.
- Quatre piliers : le dogme est l’Islam.
- La méthodologie est la Tarika Naqshbandia.
- Notre shaikh est le Sheikh Nazim QS, puis Sheikh Mehmet QS.
- Notre Zawia est à Paris quinzième, et notre groupe comprend les frères et sœurs.
- Quatre moteurs pour l’homme et les groupes :
- Le pouvoir.
- Les intérêts.
- L’amour et le sexe.
- Les idées et l’idéologie.
- Les principes de notre voie sont sept – اصول طريقتنا سبعة
Nos Maîtres disent – Qu’Allah
Satisfait d’eux – : « Notre compagnonnage initiatique se caractérise par sept fondements (أصُولُ صُحْبَتِنَا سَبْعَةٌ) :
1. Avoir une aspiration spirituelle élevée (عُلُوُّ الهِمَّة)
2. Préserver le caractère sacré de la personne (حِفْظُ الحُرْمَة)
3. Servir de bonne manière (حُسْنُ الخِدْمَة)
4. Être déterminé (نُفُوذُ العِزْيمة)
5. Magnifier les bienfaits reçus 1 (تَعْظِيمُ النِّعْمَة)
6. Être de bon conseil pour la communauté (النُّصْحُ للأُمَّة)
7. Repousser ce qui est vain par la sagesse (دَفْعُ البَاطِلِ بالحِكْمَة) »
- Bibliographie indicative
Le Coran
Traductions conseillées :
– Abdallah Penot
– Denise Masson
– Jacques Bercque
Hadith
– Riyad Es-Salihine – Yahya Ibn Charaf Ed-din An-Nawawi, édition Universel, 2012, 920 pages.
– Les hadith qudusi – Imam An-Nawawi, édition Al Bouraq, 2007, 156 pages.
– Les quarante hadiths – Imam An-Nawawi, édition Al Bouraq, 2005, 160 pages.
– Les enseignements spirituels du prophète – Tayeb Chouiref, éditions Tasnîm, 2008, 2 volumes, 279 pages et 278 pages.
Hadiths commentés par l’auteur et illustrés par des extraits d’auteurs classiques.
Biographies du prophète
– La vie de Mohammad – Etienne Dinet, édition la maison des livres Alger, 1989, 201 pages.
Biographie à la fois courte et complète qui donne un bon aperçu de la vie et de l’œuvre du prophète.
– Le prophète Muhammad – Martin Lings, Seuil, 2002, 563 pages.
Biographe plus détaillée de la vie et de l’œuvre du prophète.
– Le prophète de l’islam. Sa vie, son œuvre – Muhammad Hamidullah, édition El Falah, 2009, 828 pages.
Biographie très détaillée de la vie et de l’œuvre du prophète, incluant des développements sur le contexte historique.
– Al Sira. Le prophète de l’islam raconté par ses compagnons. T2 – Mahmoud Hussein, édition Pluriel, 2007, 713 pages.
Ouvrages sur l’islam
– Initiation à l’islam – Muhammed Hamidullah, 309 pages.
Excellente et complète introduction à l’islam, traitant des différents aspects de la pratique religieuse. Livre difficile à trouver.
– L’attestation de foi – Yakoub Roty, Editions Maison d’Ennour, 2003, 95 pages.
Petit livre relatif au sens de l’attestation de foi.
– La prière en islam – Eva de Vitray-Meyerovitch, Albin Michel, 152 pages.
Petit livre expliquant la prière en islam et le sens de chacun des gestes.
– L’islam, l’autre visage – Eva de Vitray-Meyerovitch, Albin Michel, 2003, 170 pages.
Entretien dans lequel Eva de Vitray-Meyerovitch relate son cheminement et les raisons qui l’ont amené à l’islam.
– L’islam et la France. De Napoléon à René Guénon – Didier Hamoneau, édition Al Bouraq, 2014, 437 pages.
– Mohammad dans la Bible et Jésus dans le Coran – Edition Diaz, 1989, 343 pages.
Ouvrages sur le soufisme
– Océans de Miséricorde, vers la présence divine – Sheikh Nazim, éditions Al-Bouraq 1998, 163 pages.
– La preuve de la générosité – Phillippe Devos, Editions du Relié, juillet 1997, 244 pages.
– La genèse de la sagesse ou la chaine initiatique chez les maîtres soufis – Phillippe Devos, Editions Dervy, janvier 1996, 264 pages.
– Anthologie du soufisme – Eva de Vitray-Meyerovitch, Albin Michel, 2008, 353 pages.
Regroupement de textes de nombreux auteurs classiques sur la nature même du soufisme et sur les différentes étapes du cheminement sur la voie spirituelle.
– Les ouvrages de Al Ghazali sur les différents aspects du cheminement spirituel, et notamment :
– L’éducation de l’âme – Al Ghazali, édition Al Bouraq, 101 pages ;
– Intention, pureté et sincérité – Al Ghazali, édition Al Bouraq, 111 pages ;
– Le livre de l’unicité divine et de la remise confiante en Dieu – Al Ghazali, édition Al Bouraq, 198 pages ;
– De l’indigence et du renoncement – Al Ghazali, édition Al Bouraq, 169pages ;
– Le livre de la méditation – Al Ghazali, édition Al Bouraq, 112 pages.
– Clarification du noble caractère – al- Habib Umar bin Hafiz, édition Simurgh, 2015, 221 pages.
Développements sur les différents aspects du comportement attendu du cheminant et ses avantages.
– L’homme intérieur à la lumière du Coran – cheikh Bentounès, Pocket Spiritualité, 2006, 232 pages.
– Introduction au soufisme par le cheikh Bentounès.
– Un saint soufi au XXe siècle. Le cheikh Ahmad al-Alawi – Martin Lings, Points, 1990, 270 pages.
Biographie intéressante et touchante du cheikh al- Alawi.
– Thérapie de l’âme – Cheikh Khaled Bentounes, Albin Michel, 2011, 264 pages.
– Moïse dans la tradition soufie – Faouzi Skali, Albin Michel, 2011, 248 pages.
L’histoire de Moïse retracée dans chacune de ses étapes avec le sens spirituel qu’il convient de lui donner.
– Jésus dans la tradition soufie – Faouzi Skali, Albin Michel, 2013, 143 pages.
L’histoire de Jésus retracée dans chacune de ses étapes avec le sens spirituel qu’il convient de lui donner.
– La maison muhammadienne. Aperçu de la dévotion au prophète en mystique musulmane – Claude Addas, Gallimard, 2015, 160 pages.
Explications sur les raisons de la dévotion au prophète dans la mystique musulmane.
– Le Soufisme, voie intérieure de l’islam – Eric Geoffroy, Le Seuil, 2009, 335 pages.
– Contes des sages soufis – Henri Gougaud, Seuil, 196 pages.
Collection de contes soufis, courts et instructifs.
- Événements mémorables sur le chemin vers l’infini de Sheikh Khaldoun Hamade dans la confrérie Naqshbandia
L’un des moments cruciaux dans mon itinéraire soufi se produisit vers l’an 2000 alors que j’étais attablé dans le patio de la maison de Mawlana sheikh Nazim à Lefke, occupé à presser des oranges douces. Le hasard avait réuni là douze à treize sheikhs turcs, assis à table à mes côtés. Je remarquai qu’ils parlaient de moi et je leur demandai la nature de leurs propos. Ils me répondirent : « Nous sommes unanimes pour dire que tu es arrivé au niveau des quarante (c’est-à-dire le sommet de la pyramide spirituelle sur terre) ».
J’ai aussitôt rétorqué que cela était faux, qu’ils avaient de moi une opinion trop haute. Ils ont cependant poursuivi : « Nous sommes également unanimes pour dire que ta femme est arrivée au niveau des quarante ».
J’ai répondu que cela était fort possible s’agissant de ma femme, sûrement pas me concernant.
Cet évènement appelle plusieurs précisions.
Il est rare d’abord qu’une douzaine de sheikhs turcs se réunissent au même endroit.
Par ailleurs, en général, les sheikhs turcs ne tiennent pas en haute estime les sheikhs arabes. Ces sheikhs turcs ne croient d’ailleurs en aucun sheikh arabe. Leur opinion me concernant est donc exceptionnelle et représente un honneur spécial.
Les turcs, enfin, ne sont pas connus pour leur humour, ce qui exclut une plaisanterie de la part des sheikhs turcs.
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Je discutais avec un grand sheikh européen, en présence d’une vingtaine de mourides de la zaouiya de Paris, lorsque ce grand sheikh s’est soudainement jeté à terre pour embrasser mes pieds. Il est évident que si j’avais anticipé ce geste, je l’en aurais empêché. Il peut paraitre surprenant, qu’en présence de dizaines de témoins de sa propre zaouiya, le plus grand sheikh européen baise mes pieds sans raisons apparentes.
C’est un geste d’amour et d’humilité qui démontre une absence totale d’ego chez ce sheikh. C’est un geste que je n’aurais pas volontairement accepté.
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Nous étions assis autour d’une table à Paris lorsqu’un grand sheikh allemand, plus ancien et plus savant que moi, se leva de sa chaise, fit le tour de la table dans ma direction, se baissa et embrassa mes pieds. Puis il retourna s’assoir tranquillement à sa place. Je n’ai évidemment pas pu empêcher ce geste.
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À Londres, sheikh Hisham Kabbani s’est adressé à moi à plusieurs reprises en m’appelant « Mawlana sheikh Khaldoun », cela devant une centaine de témoins et alors que la séance faisait l’objet d’un enregistrement vidéo.
Qui connait sheikh Hisham sait qu’il n’est pas dans ses habitudes de nommer les gens « mawlana ». Ce terme signifie « mon seigneur ». A ma connaissance, il n’y a que quatre personnes dans la confrérie naqshbandi qui sont appelées ainsi. Noblesse et modestie obligent, je ne me trouve évidemment pas digne d’un tel honneur mais il va également de soi que je ne peux empêcher les autres de faire des gestes forts à l’égard de ma faible personne.
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Mawlana sheikh Nazim, à qui toutes les éloges du monde ne suffisent pas à rendre justice et à décrire sa générosité et son amour débordant pour toute la création, m’a honoré plus d’une centaine de fois en me disant « je t’aime » devant des milliers de témoins. Il s’agit de l’honneur le plus élevé qu’un sheikh peut accorder à son mouride, en lui déclarant son amour.
Dès que j’ai rencontré Mawlana sheikh Nazim, dès le premier jour, il ne s’est adressé à moi qu’en me nommant « sheikh Khaldoun ». Je ne méritais évidemment pas le titre. J’ai pensé que le sheikh plaisantait ou bien appelait tout le monde « sheikh ». Je suis reconnaissant pour sa confiance et pour son amour.
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Mawlana sheikh Nazim et moi étions assis ensemble à l’entrée de la zaouiya naqshbandi à Lefke. Ma main reposait sur l’accoudoir du canapé. Le sheikh m’a alors dit que quelqu’un arrivant par la porte principale me demandait. J’ai donc tourné la tête vers la porte, et le sheikh en a profité pour prendre ma main et l’embrasser. Il a donc volontairement détourné mon attention pour me faire tourner la tête car il savait que je n’aurai pas permis à mon sheikh de baiser ma main.
Cet acte s’est déroulé devant une dizaine de mourides de Mawlana, essentiellement des turcs, qui étaient très étonnés de ce geste car il n’était pas dans les habitudes de Mawlana d’embrasser les mains de ses mourides.
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Lors de l’une de mes visites à Lefke, j’évoquais avec mon cher ami Amro le hadith al sharif selon lequel l’être humain qui arrive à reconnaitre quarante saints de Dieu sur terre, entre au paradis sans jugement. Quelles sont les conditions que doivent réunir les saints ? Nous avons établi un cahier des charges et nous avons pris la décision de chercher ces saints. Nous avons estimé que plusieurs de ces saints étaient présents à Lefke. Nous en avons choisi un et lui avons rendu visite pour profiter de sa spiritualité. Dès que nous sommes entrés, et pendant environ vingt minutes, durée de notre visite, ce saint n’a pas arrêté de faire mon éloge sans nous laisser la moindre chance de parler de lui. Lorsque nous sommes sortis, j’ai dit à Amro : « voilà bien la preuve de sa sainteté, il a tout compris et pour nous empêcher de parler de lui, il n’a cessé de parler élogieusement de moi ! »
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En face de ma maison à Damas se trouve une petite échoppe de fruits et légumes tenue par un vieux monsieur. Je le salue à chaque fois que j’entre ou que je sors de la maison et j’achète chez lui des fruits et des légumes de saison. A chaque fois que je me rends à Damas pour quelques jours, je vois ce monsieur sans jamais sérieusement discuter avec lui. Lors de l’une de ces visites, il prit l’initiative de s’adresser à moi de la manière suivante : « Ustaz, il est vrai que nous ne nous connaissons pas mais je voudrais vous dire que je n’ignore pas votre statut et votre position ». J’ai ainsi compris que ce monsieur est membre d’une autre confrérie soufie et qu’il n’a pu se retenir de témoigner favorablement à mon égard.
- Drapeau royal à Shaikh Mehmet
Le princeSixte-Henri de Bourbon de Parme offre le drapeau royal a Shaikh Mehmet disant que : “vous portez des principes nobles et que la France a besoin de vous !”
C’est la réalisation de mes rêves
- “L’amour” par le Cheikh Mohammed Nazim Al-Haqqani
Le soufisme est une méthode de rapprochement de la créature envers le Créateur à travers l’amour de toutes les créatures sans distinction, en les supportant et en les servant. Ceux qui ont retiré la méthode de rapprochement avec l’amour de la religion en ont fait un corps sans âme ou une structure pour des idoles. Ne vous trompez pas ! Car Dieu ne regarde pas les apparences des actes de dévotion, et il n’a pas besoin de nos dévotions, mais il regarde les cœurs pour voir s’ils battent d’amour et de sincérité avec simplicité. Ne pensez pas que vous entrez au paradis avec vos actions, mais vous y entrez par grâce de Dieu, une bénédiction et une miséricorde, car il pardonne tous les péchés. Ne dites pas que ceci est chrétien, que cela est musulman, que ceci est arabe et que cela est étranger. Ne vous fatiguez pas et ne vous impliquez pas dans l’œuvre de votre Seigneur en jugeant ceci et en réprimandant cela, car Dieu seul a connaissance de l’issue et de ce qui est caché pour chaque être humain. Accusez-vous d’abord et en dernier lieu, car c’est votre ennemi réel, si vous ne le tuez pas, il vous tuera. J’aime toutes les créatures sans distinction car elles sont toutes créées par Dieu, et parce que le véritable pèlerin avance autant que possible pour les gens. La vraie vie, c’est-à-dire la vie du salut, son chemin est l’amour, et la vraie connaissance est accompagnée d’humilité. Quant à la connaissance des gens de notre époque, elle est en grande partie inutile et est devenue la première cause de vanité et le plus grand obstacle à la vérité. Soyez sincère dans la recherche de la vérité auprès d’un guide parfait, car la vérité n’est pas le fruit de l’effort et des “actes de dévotion extérieurs”, mais c’est le fruit de ce qui s’enflamme dans votre cœur de désir de connaissance et de sincérité dans la demande. Ainsi, la substance de l’enseignement est : nous avons demandé et nous avons trouvé… Demandez avec sincérité et vous recevrez.